Un regard sur le monde

Introduction

Cet article propose quelques réflexions personnelles et subjectives sur le monde actuel. Ce sont quelques pensées sans prétention, à partager tout simplement.

J'ai retenu cette phrase, tirée d'un discours de Barak Obama au Ghana : "...C'est la simple vérité d'une époque où nos connexions font disparaître les frontières entre les peuples. Votre prospérité peut accroître la prospérité des Etats-Unis. Votre santé et votre sécurité peuvent contribuer à la santé et à la sécurité du monde. Et la force de votre démocratie peut contribuer à la progression des droits de l'homme pour tous les peuples."

Et je trouve encourageant de constater que l'existence de l'unité de la planète et de l'humanité arrive peu à peu au niveau des consciences. L'émergence de ces nouvelles valeurs est pleine d'espoir, même si les modes de vie et les comportements ne changent pas partout aussi rapidement. Car la prise de conscience ne suffit pas, il faut encore la mettre en oeuvre. L'avancée de ce mouvement se heurte à l'égoïsme, à l'attachement aux conforts personnels, aux anciennes peurs qui amènent les pays à se protéger. Cette confrontation apparaît bien dans les négociations au niveau européen : tout le monde veut l'Europe (enfin presque !), mais chaque pays et chaque ggroupe cherche à sauvegarder ses intérêts.



Quel équilibre pour notre planète ?

La crise actuelle semble défaire l'équilibre du monde. Nous assistons à la remise en cause des systèmes bancaires, monétaires et financiers. De grands secteurs de l'économie des pays riches sont touchés. Nous assistons à l'écroulement de grands secteurs de l'industrie, aux faillites d'entreprises qui deviennent quasi quotidiennes malgré la lutte des gouvernements, des dirigeants et des ouvriers pour les conserver. La pauvreté s'aggrave dans les pays riches et dans les pays pauvres et les décalages entre les niveaux de vie des pauvres et des riches ne cessent de s'accentuer, que l'on compare des individus ou des nations.
Beaucoup de guerres, d'attentats, de violences...viennent du fait que les besoins fondamentaux ne sont pas respectés. Ces besoins, liés à la vie (alimentation, habitat, éducation, sécurité) risquent d'être de moins en moins satisfaits, dans certains pays, à cause de la pauvreté grandissante et des nouvelles pénuries liées au climat, comme le manque d'eau qui s'annonce. Dès aujourd'hui, les conditions de vie de certains peuples deviennent dramatiques.
Un autre besoin fondamental, le besoin de reconnaissance, respect et dignité, n'est pas toujours respecté. Combien de personnes et de peuples sont ou se sentent actuellement humiliés ? L'humiliation crée toujours des problèmes en retour. Le sentiment d'exclusion qui s'en suit a toujours des conséquences, à plus ou moins long terme.

Les causes de ces problèmes sont complexes, subtiles et multiples. Mais l'une d'elles me semble se situer dans un manque de conception globale des systèmes et des besoins. Lorsque chaque individu, chaque groupe, chaque nation, se bat pour conserver ses avantages acquis, dans un monde où tout est interconnecté, il y a quelque chose qui coince.
Par exemple, la défense de son emploi, lorsque celui-ci est menacé, paraît bien légitime. Cependant, cette action protectrice et revendicatrice peut parfois avoir une conséquence néfaste, non seulement sur le développement de l'entreprise, mais aussi sur celui de tout le secteur. Tant que les énergies sont cristallisées dans cette lutte protectrice, les emplois nouveaux ne peuvent se créer, des richesses nouvelles ne peuvent pas se développer, la créativité est entravée. Il ne s'agit pas, bien sûr, d'encourager l'exploitation, l'enrichissement de certains au détriment des autres, les bénéfices de l'organisation au détriment de ceux qui y travaillent. Il s'agit d'autre chose, peut-être l'apparition d'une nouvelle conscience.

Une piste pourrait être de penser en termes de globalité et de circulation : on s'enrichirait - mais peut-être d'une autre manière - en faisant circuler les biens, l'argent, les emplois etc...et non en les accaparant pour un intérêt personnel. En regardant en arrière dans l'histoire des civilisations, l'on peut observer que les cités se sont enrichies en développant les échanges et la circulation des biens. Sera-t-il possible un jour, d'inventer un mode de circulation des biens qui soit pour le développement et l'intérêt de tous ?
Nous vivons dans un monde étonnant rempli de paradoxes, où les habitants de la planète n'ont jamais été autant interconnectés et interdépendants, et en même temps, jamais autant repliés sur un intérêt personnel !



Pourquoi ? Essai de compréhension

L'évolution de la race humaine a entraîné deux caractéristiques essentielles qui sont des parties constituantes de la nature humaine :

Ainsi, il se pourrait que les problèmes actuels aient pour cause et racine profonde, la croyance en l'individu séparé, recherchant un bonheur personnel et matériel. Il y a là sans doute un problème, mais nous pouvons y voir également le formidable résultat de notre évolution.
L'expansion du nombre d'individus sur la planète, mais aussi l'explosion des connaissances, des moyens techniques, les progrès de la médecine qui prolonge la vie, etc...ont été si vastes et si rapides depuis le 19è siècle, que nous atteignons maintenant des limites.
Cette expansion a provoqué une foi presque illimitée dans les sciences exactes, dans la technique, dans les faits objectifs, au point que la solution à la crise économique est encore attendue du côté de la croissance ! Seuls quelques pionniers, comme Pierre Rabhi, osent ouvertement parler de décroissance.

L'extension des communications nous fait vivre à l'échelle de la planète : il semble que ce soit un point clé, un immense progrès, et en même temps une difficulté. Cette extension amplifie les problèmes, puisqu'aucune contrée, aucun individu ne peut se trouver à l'abri. Tout dysfonctionnement, qu'il touche le domaine de l'économie, de l'écologie, de la santé ou autre, rejaillit sur l'ensemble.

Nous avons atteint un sommet dans le développement de la conscience individuelle (la soi conscience) et celui de la civilisation matérialiste. L'homme a ainsi affirmé son rôle créateur, mais il l'a fait en s'éloignant de la terre nourricière, des lois universelles et naturelles et du contact avec la planète en tant qu'organisme vivant.



Pour quoi? Vers où allons-nous ?

L'humanité, dans son ensemble, traverse une période de crise, et cette crise est une opportunité.
Serons-nous capables de prendre le tournant ?


Nous avons bien développé le côté matériel et objectif de la vie.
Serons-nous capables de développer la conscience et d'entrer dans le domaine de la subjectivité ?

Ce que nous avons acquis avec tant de peine et de labeur, pourrons-nous l'offrir ?

Choisirons-nous d'offrir notre sens de l'individualité, nos personnalités affirmées, pour les mettre au service de l'ensemble ? Eduquerons-nous nos enfants à devenir des citoyens du monde ?

Offrirons-nous nos connaissances et notre science au développement d'une Sagesse et d'une Conscience ?

Offrirons-nous nos compétences techniques au service des lois universelles de la nature ?

Alors il sera possible :

La crise invite à entrer dans une profonde mutation qui fera passer les individus et l'humanité à un autre état de conscience. Vers cette espérance, il vaut la peine de marcher.

Mise à jour : Mercredi 22 Février 2012
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